Entièrement d'accord avec fuchi.
Je suis embêté qu'il ait reçu un accueil froid et quasi-indifférent à peu près partout sur le net, du coup il semble difficile de justifier autrement que par du fanboyisme le plaisir que j'ai pris à le regarder. Et pourtant, depuis le ridicule d'Innocence, je n'avais plus aucune conviction en Oshii.
Je trouve The Sky Crawlers parfaitement dosé entre la contemplation, la philosophie pas-dans-ta-face, la pure beauté visuelle, l'histoire intéressante et la réalisation aux petits oignons. Comme le dit fuchi, le design des aéronefs et la maîtrise de la 3D sont superbes, de même que les combats aériens.
J'ai de plus apprécié l'absence de considérations idéologiques "sérieuses" qu'on s'attendrait à retrouver dans un tel film, genre hommage aux kamikazes avec de vieux relents de culpabilité. La puissance du film est de partir d'un sujet philosophique de fond à aborder, à savoir la futilité pure de l'existence, et développer un contexte homogène faisant une place très mineure à l'idéologie et éliminant totalement tout manichéisme.
Pour spoiler sans crainte le seul (!*) réel long passage d'exposition du film, la guerre en trame de fond (faisant intervenir des pseudo-opposants dont le film se contrefout délicieusement) n'existe que dans un but de panem et circenses. Faut pas se leurrer, la guerre n'est absolument pas le thème du film même si certaines personnes s'y arrêteront.
Par contre, j'ai pas du tout aimé la musique. Insipide Kenji Kawai pour une fois, un peu réchauffé, même si je me demande si ce n'est pas par moments volontaire, avec une musique très en retenue pour les plans aériens où il n'y a rien d'autre a écouter que les moteurs et le vent. Et au final, un seul thème développé tout au long du film... c'est pas mauvais, mais ça en fait pas une B.O. standalone.
* lubie d'Oshii pourtant