Pendant que RF online se lançait et téléchargeait ses patch, je me suis enfourné les épisodes
Suzumiya Haruhi no Yuuutsu (bon, ce n'était pas SI long vu que le download a planté vers le milieu et que j'ai plusieurs fois visionné en avance rapide... :roll: ) et... j'ai ressenti l'impression d'un immense gâchi.
- C'est techniquement très bon (animation soignée).
- Le character design de l'héroine est réussi (tu m'étonnes... c'est elle qui attire le regard, pas la bunny girl à gros seins qu'elle dit utiliser pour la même fonction)
- On sent un travail approfondi dans la mise en scène (des plans ambitieux, avec toujours la technique qui assure derrière)
- Le thème se balade entre la catégorie "animes sur les otaku" (Comic Party, Cosplay Complex, Genshinken...) et celle des "animes sur les animes )" (Evangelion, Excel Saga, Dokkoider, 2x2 Shinobunden... parodies donc, mais pas forcément humoristiques vu ce que donne Eva)
Et c'est tout.
Et c'est bien le problème.
Les références à l'animation japonaise pullulent à un niveau rarement atteint dans chaque épisode, mais au final, l'anime n'existe que pour ça : les accumuler artificiellement (mais avec les qualités de mise en scène et techniques citées plus haut, ce qui fait que ça se laisse regarder, du moins les premiers épisodes) autour de... rien. Tout comme le club monté par l'héroïne braillarde dans un but inconnu de tous ses membres forcés, tout comme les classiques "épisodes remplissages" (match de baseball (ça aurait pu être n'importe quel sport d'équipe), vacances à la plage...) qui arrivent extrêmement rapidement ( même plus puisque les épisodes ne sont carrément pas dans l'ordre chronologique) , ah ça c'est sûr, ils assument leur concept...).
Une parodie c'est bien, mais elle ne se suffit pas à elle-seule... L'anime n'apporte rien d'original, si ce n'est l'héroine Haruhi... et faire reposer toute une série (fût-elle courte) sur les épaules d'un seul et unique personnage (qui est de toute façon un dérivé du cliché de la "fille énergique" qui s'excite et brasse beaucoup de vent pour pas grand chose), c'est vraiment très très juste... D'autant plus que la volonté évidente de parodier/référencer TOUS les domaines de l'animation japonaise en plus des otakus oblige à se disperser énormément (ce qui explique d'ailleurs d'une certaine façon le passage du coq à l'âne entre chaque épisode qui plaît apparement beaucoup), en plus du foisonnement de références probablement obligatoire du fait du nombre d'épisodes réduit (Excel saga avec ses 26 volets pouvait se permettre d'annoncer clairement la parodie de quelque chose de précis à chaque épisode, 2x2 Shinobunden avait contourné le problème en divisant chaque épisode en deux).
- J'ai passé en accéléré le mauvais film amateur du premier épisode (volontaire et assumé, certes... mais mauvais quand même : je ne suis ni prof ni élève en cinéma et je ne prendrais aucun plaisir à lire une rédaction rédigée volontairement maladroitement par un professeur).
- J'ai apprécié le coup de la coupe de cheveux journalière (quoique sa justification sur les jours de la semaine est un peu trop ordonnée, une véritable parodie se serait coltinée une coupe imprévisible, et surtout qui aurait continué à changer après que les cheveux aient raccourci (habituel cliché du "je change, je me coupe les cheveux qui n'est donc finalement pas parodié, lui :cry: )) de l'épisode 2.
- J'ai été étonné de visionner l'épisode 3 sans ennui ni accélération alors qu'il ne s'y passe strictement rien.
- Je n'ai pas non plus subi le match de baseball le plus prétexte de l'histoire de l'animation japonaise (ep 4).
- J'ai commencé à décrocher à l'épisode 5, où on entre dans la justification "de la clef du scénario" (qui pue la blague à plein nez et qui a été retardée par l'épisode baseball qui a en fait lieu après) qui sonne comme l'aveux et la confirmation de l'absence totale de justification scénaristique justement (l'anime fonctionne sans fondation, dans ce genre de cas, il aurait été peut-être plus judicieux de se lancer dans une fuite en avant pour repousser autant que possible le décrochage... voir dévoiler des fondations alternatives vraiment intelligentes à la fin

).
- L'épisode 6 est l'épisode plage que j'ai accéléré dès qu'il vira en parodie des animes d'enquètes que j'ai en horreur (Détective Conan, Spiral, etc...).
- L'épisode 7 m'a fait découvrir l'espace d'un instant d'horribles CG (vivent les films de monstres de la Toho...) qui piquent diablement les yeux à côté des personnages.
- L'épisode 8 (deuxième partie de l'épisode plage/enquète) ne risquait pas d'emporter mon crédit (une seconde quand même, lorsque l'héroine fait passer rapidement sur son visage une émotion autre que le masque fatiguant de la joyeuse braillarde de service).
- L'épisode 9 est aussi vide que le 3, mais là l'attrait de la nouveauté a disparu et je voyais beaucoup trop que la machine tourne à vide pour ne pas m'ennuyer...
Même s'il n'est pas difficile de le justifier par une référence, je regrette enfin beaucoup que la danse de groupe de l'end ne soit pas continue (elle est entrecoupée des crédits et d'images fixes qui cassent le rythme, on aurait pu séparer l'écran en deux ou la mettre en toile de fond).